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22 juin 2021

Essai sur la métamorphose des plantes de Goethe

Dans ce billet mensuel, il s’agit pour moi de coller à la thématique générale de la lettre, en ayant recours à tel ou tel vieil ouvrage qui amènera un éclairage différent et daté. Et idéalement décalé. Ce mois-ci il s’agit de la biodynamie, ce qui de mon point de vue se heurte à deux problèmes d’inégale importance :
- Qui me lit, ne serait-ce qu’un peu, connait mes positions quand on en vient à la biodynamie et à ce qui la fonde. A ce qui la caractérise aussi : ses préparations.
- La biodynamie est bien trop récente pour être directement évoquée, puisque fondée sur des conférences données en 1924 par Rudolf Steiner.

Il m’était donc impossible de faire l’une de mes habituelles charges contre les principes de la biodynamie et tout aussi impossible de me référer à un ouvrage datant au plus du XIXème siècle.
Alors quoi ?

Alors pourquoi pas aller chercher du côté de Goethe.
Pourquoi Goethe ?
Certainement pas pour son œuvre poétique, mais pour sa réflexion à propos des plantes dans « Versuch die Metamorphose der Pflanzen zu erklären » qui parut en 1790.
Ce travail est probablement plus philosophique que botanique, dans la mesure ou Goethe y recherche la plante originelle, celle qu’il nomme « Urpflanze ».
Il n’en reste pas moins que ce qu’il décrit dans ce livre est pertinent, finement observé et s’inscrit dans la démarche scientifique à la suite de Linné, par exemple.
Le livre de Goethe peut être consulté sur Gallica (dans l’édition française parue en 1829) et, dans le cadre de ce billet, je n’en citerai que la toute fin :
« C’est ainsi que j’ai cherché à rendre évidente et sensible pour d’autres une manière de voir, qui pour moi est une conviction : si cette théorie n’est pas encore poussée jusqu’à l’évidence, si elle semble donner lieu à bien des contradictions, si elle ne paraît pas encore applicable à tous les phénomènes qui devraient y rentrer, ce sera un motif et un devoir pour moi d’examiner toutes les objections, et de traiter par la suite cette matière avec plus d’étendue et de précision, afin de lui donner le degré d’évidence qui lui manque encore, et de lui procurer un assentiment plus général. ».

Dans les années 1880, Rudolf Steiner collabore à la réédition de « Métamorphose des plantes » qu’il introduit et commente. Après quelques décennies, il sera à l’origine du Goetheanum, siège de l’anthroposophie.

 

Source de l’image : gallica.bnf.fr  

 

Merci à André Fuster, "ami des oenologues de Bordeaux", membre de la commission technique, auteur du blogVitineraires .