Que faire en Août « Mois des chaleurs » selon "le parfait vigneron" à la vigne et au chai

Merci à André Fuster, "ami des oenologues de Bordeaux", membre de la commission technique, auteur du blog Vitineraires pour son billet, volontairement décalé...

Que faire à la vigne et au chai et comment organiser ce travail selon le rythme des saisons ? C’est la question à laquelle divers almanachs ont tenté de répondre.

C’est, par exemple, le cas de « Le parfait vigneron », l’almanach du Moniteur Vinicole, ici dans son édition de 1892.

Que faire en Août (« Mois des chaleurs »)

A la vigne :
« En ce qui concerne la multiplication des vignes : on aura soin de visiter durant ce mois les greffes, pour enlever les repousses et les drageons. On réservera les repousses sur les points où l’opération a échoué au printemps.
Les V. lambrusca murissent en Août.
Les phylloxera ailés apparaissent. Les jeunes phylloxéras aptères circulent sur le sol. La pyrale effectue sa ponte. La cochylis accomplit, pour la seconde fois, ses ravages. Il faut vendanger prématurément, quand c’est possible, pour échapper aux dégâts de ce dernier parasite.
Pour ce qui concerne la lutte contre les maladies cryptogamiques :
Dans les premiers jours de la première quinzaine on effectuera le troisième traitement normal contre le mildew dans le Midi.
On intercalera, au besoin, un soufrage contre l’oïdium et contre l’anthracnose.
Dans les derniers jours de la première quinzaine, on fera le troisième traitement normal contre le mildew dans le Sud-Ouest, le Nord et le Centre.
Durant la deuxième quinzaine du mois, si l’anthracnose s’étend dans le Nord, on la combattra par le mélange de soufre et de chaux. Il faut employer du soufre sublimé ou précipité et de la chaux vive broyée en poudre impalpable.
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L’effeuillage pratiqué avec prudence favorise la maturation. L’effeuillage fait trop tôt arrête le développement des grappes, nuit à la vigueur des ceps et à la qualité des produits ; fait trop radicalement, il expose les grappes à être grillées par le soleil. On fera donc un premier effeuillage au moment où le raisin atteint toute sa grosseur.
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Vers le 15 on donnera un léger binage, afin de détruire l’herbe et d’azoter la terre. »

Au cellier :
« En août plus encore qu’en juillet, les vins sont sujets à diverses maladies. Quand on est en présence de vins en fûts, il est possible de ramener le vin à son état naturel, ou au moins d’entraver la marche de l’altération.
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Bien aérer la cave, et s’il est possible en abaisser la température.
Mécher le vin sur bonde, ou mieux le soutirer dans des fûts fortement méchés.
Les vignerons prévoyants devront commencer à préparer les vases vinaires destinés à recevoir la vendange ; ils devront aussi s’occuper de rincer, brosser et nettoyer les pressoirs, les cuves et autres ustensiles qui devront être utilisés en septembre.
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Le meilleur de tous les moyens pour purger toute cette vaisselle vinaire des corps étrangers que le temps à déposés sur le bois serait le jet de vapeur d’eau.
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Il est quelques cas où il devient nécessaire de se servir de produits chimiques pour faire disparaitre des odeurs persistantes. Des mélanges d’eau bouillante, de chaux vive et de potasse, ou de soude et de chaux éteinte, ou de carbonate de soude, suffiront la plupart du temps à désinfecter les bois les plus détestablement imprégnés.
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L’asepsie fait par ailleurs l’objet d’un article détaillé du « Dictionnaire Manuel du négociant en vins et spiritueux et du maître de chai » d’Edouard Féret, paru en 1896 (voir photo ci-dessous).