Le vignoble bordelais connait actuellement une crise grave et sans précédent.
Grave ? oui.
Sans précédent ? peut-être pas !
Car que trouve-t-on en feuilletant tel ou tel ouvrage ancien …
Merci à André Fuster, "ami des oenologues de Bordeaux", membre de la commission technique, auteur du blog Vitineraires pour son billet, volontairement décalé...
« Mais par le contraire votre terroir ne produisant que petit vin, ou dangereux à se corrompre, ou si n’étiez en lieu pour le vendre, que feriez-vous d’un grand vignoble ? Ne serait-ce pas à votre escient vous surcharger de peine sans profit ? Auquel cas contentez-vous d’élever des vignes, seulement pour votre grande provision sans espoir de tirer argent, par l’épargne de votre vin. »
« Le théâtre d’agriculture et menasge des champs ».
(Ici dans l’édition de 1651)
Olivier de Serres
« La Guyenne doit fournir à l’étranger différentes sortes de vins, dépendantes de la diversité de ses
terroirs. Or, le goût des étrangers varie continuellement, et à tel point qu’il n’y a pas une seule espèce
de vin qui fût à la mode il y a vingt ans qui le soit encore aujourd’hui ; au lieu que les vins qui étaient
pour lors au rebut sont à présent très estimés. Il faut donc suivre ce goût inconstant, planter ou arracher en conformité.»
Montesquieu. 1725

« n’est-il pas honteux de voir le cultivateur dans quelques-uns de ce pays manquer souvent de pain ayant dans son cellier une quantité prodigieuse de vin dont il ne peut pas se défaire. ».
« Le gentilhomme cultivateur ». 1763
Dupuy-Demportes

« Les prix de revient varient aussi énormément selon les mêmes facteurs ; la reconstitution les ayant beaucoup élevés dans ces derniers temps, ils arrivent presque partout, avec la surproduction, à dépasser les prix de vente. D’où la crise actuelle ; on comprend que si la situation se prolongeait, l’industrie vinicole aurait vécu »
« Le vin », vers 1900
H Astruc

« Tout se passait comme [si le gouvernement] disait aux français : « Ne buvez pas des vins de France qui sont mauvais ; je vous donne à la place des vins étrangers »
« Défense du vin ». 1966/67
G Portmann