Un gars, une fille, œnologue : fondatrice-gérante d'entreprise en stratégies commerciales et marketing du vin

ESTELLE REIX MIRIEU DE LABARRE

Promotion 2001 - Christian Radoux

Fondatrice-Gérante de Céleste Smart Business

• Son parcours avant et après le DNO jusqu'à son poste actuel :

Avant d’intégrer la faculté d’Œnologie de Bordeaux, Estelle a obtenu une maîtrise en biologie et physiologie végétale. Passionnée par la nature et intéressée depuis toujours par le vin, elle a alors pu intégrer la formation de DNO de 1999 à 2001. Une fois son diplôme obtenu, elle a travaillé en CDD pendant les vendanges au centre œnologique de Bourg et Blaye en Gironde. Dès les premiers jours, elle ressentait plus d'intérêt lors de ses échanges avec les viticulteurs pour leur commercialisation et le type de vin produit que pour les analyses et conseils techniques. À l’issue de ce CDD, elle a travaillé pendant une année pour une entreprise qui commercialisait des produits œnologiques en tant que responsable technico-commerciale. Elle se déplaçait dans les propriétés, échangeait avec les viticulteurs sur leurs besoins, mais la conclusion était la même pour elle : elle était beaucoup plus curieuse de connaître leurs circuits de distribution et de découvrir/déguster avec eux leurs vins livrables que de leur vendre des produits et outils technologiques !

Ses relations personnelles lui ont alors fait rencontrer le CEO de Téléperformance Midi-Aquitaine, qui a partagé avec elle ses ambitions de vouloir développer, en tant que prestataire, une business unit de vente par correspondance de vins. Il faut remonter aux années 2005 où les sites marchands n’existaient pas et où la vente aux particuliers se faisait par téléphone, mail et courriers papier ! Challenge relevé, Estelle a donc exercé le poste de Responsable de Business Unit VPC Vin de cette entreprise pendant plus de 12 ans !

Elle a confirmé ses compétences en développement commercial par des diplômes en stratégie marketing, management des opérations, gestion de projet au CNAM et à BEM-Kedge. En 2012, Estelle a intégré le Château Olivier en tant que directrice commerciale, marketing et communication. Elle avait besoin de se rapprocher du produit et du monde de la propriété.

Après 10 années, elle avait fait le tour de son métier. Elle a donc quitté cette propriété en 2023 afin de monter sa propre entreprise destinée à accompagner des propriétés en stratégie et opérations commerciales et marketing. En 2024, elle a décidé de créer un poste de collaborateur. Ils sont maintenant deux au sein de son entreprise tout juste créée.

• Son quotidien dans cette fonction :
  

Au quotidien, Estelle élabore les stratégies de commercialisation des vins de ses clients, les propose et les met en œuvre. Elle travaille également avec eux sur leur positionnement de marque et d’image. Elle accompagne son collaborateur dans ses missions. En parallèle, elle cherche des axes de développement pour son entreprise et reste en veille constante. Elle met aussi à profit ses compétences lors de formations qu’elle dispense auprès de professionnels du vin. Elle intervient également auprès d’étudiants d’écoles de commerce.

Son métier est pour elle d’une grande richesse relationnelle et intellectuelle.

• Ses points forts (il adore....) :
  

Elle adore élaborer et créer des stratégies, accompagner ses clients dans leurs chais et goûter leurs vins en cours d’élevage. Elle aime tout simplement son métier, qui lui permet d’être polyvalente et d’accompagner plusieurs projets.

• Ses points faibles (il déteste...) :
  

Elle déteste faire toujours la même chose et elle déteste les préjugés, surtout quand il s'agit de vin !

• Les compétences de l'œnologue mises en avant :
  

-  La dégustation, la connaissance des styles de vins attendus et l'aide à guider les viticulteurs dans leurs choix d’assemblage.
-  La connaissance approfondie de la dégustation et de la viticulture, qui lui permet d’avoir un discours précis et pertinent.
-  Ces compétences lui apportent beaucoup de crédibilité dans ses relations et argumentations.

• Comment devient-on créateur et gérant d’entreprise au service des vignerons?
  

Avoir une forte appétence pour le commerce, être curieux, être passionné par le vin et l’œnologie, avoir un bon « background » terrain, et avoir l’envie d’être entrepreneur avec les risques que cela induit. …

• Meilleurs souvenirs professionnels (dégustation, événement, accord mets et vins, rencontre ...) :
  

Ils sont nombreux, très nombreux. D'abord, Estelle se sent privilégiée d'avoir pu participer aux plus grands événements de la gastronomie, d'avoir goûté des châteaux Lafite-Rothschild 2005, des châteaux Margaux 2000, desChâteau Cheval Blanc 1972, et d'avoir rencontré les plus grands chefs, dont celui qui restera gravé dans sa mémoire à vie : Michel Roux (chef trois étoiles de Londres), avec qui elle a organisé un dîner pour 160 invités en accord mats-vins.

• Quels conseils à donner aux œnologues qui souhaitent s’orienter vers un poste similaire ?
  

Ne pas craindre son côté curieux et oser sortir un peu du domaine technique. Et n'oublions pas, parler anglais est essentiel.

• Sa vision / son implication au sein de l’association des œnologues de Bordeaux :
  

Estelle est contente d'adhérer à l’association. Il est vrai que pendant plusieurs années, elle était en retrait, ayant dû travailler sans relâche pendant 20 ans pour développer sa carrière et gérer sa famille nombreuse. Elle a proposé de mettre à profit ses idées et compétences pour aider à développer le nombre d’adhérents et la visibilité de l’association.

• Question ouverte : elle nous parle d’un sujet qui lui tient à cœur :

La crise des vins de Bordeaux, la défiance envers nos vins... Cette crise dont nous entendions parler, mais qu'elle ne percevait pas comme aujourd’hui. ..Selon elle, plusieurs facteurs économiques, géopolitiques et sanitaires en sont l’origine. Elle rappelle aussi que Bordeaux est la plus grande région viticole de France, avec des terroirs exceptionnels et des viticulteurs fatigués.
"Savoir faire pousser du raisin et savoir faire du vin ne veut pas dire savoir le vendre," souligne-t-elle. Elle ne condamne pas uniquement les vins de négoce surfaits, boisés et trop extraits, ni même les viticulteurs qui vendent au négoce. Le négoce n’en est pas le seul responsable, d'ailleurs d’après elle : ils ont suivi une mode et ont produit pour des marchés en demande... jusqu’en 2020."

Son cri du cœur : "Repensons le système bordelais. Il ne sert à rien de lui jeter la pierre!"

Un grand MERCI à Estelle que vous pouvez retrouver et contacter par :

Tél : 06 58 01 09 17

Mail : estelle@celestesmartbusiness.com

Site internet : www.celestesmartbusiness.com

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