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04 août 2020

Oenotourisme et formations à l'ISVV

En France, les enjeux liés à l’économie du tourisme viti-vinicole sont importants tant pour l’accroissement de la fréquentation des régions viticoles que pour stimuler le vente des vins. Avec près de 10 000 caves visitées chaque année et 8,4 millions de visiteurs étrangers en 2018 (Source INSEE), l’œnotourisme possède un potentiel de croissance énorme. Pour appuyer son développement, depuis les assises du tourisme de juin 2014 mais surtout depuis celles de l'œnotourisme en novembre 2018, l’Etat s’est fortement engagé dans sa promotion grâce à la mise en place de 20 actions et mesures spécifiques en faveur du développement de l’œnotourisme.

ATOUT FRANCE a défini l'œnotourisme comme "un ensemble d'activités centrées principalement sur la rencontre d’exploitants viticoles (caves, châteaux, domaines) avec des touristes ou des excursionnistes venus déguster, acheter et comprendre le vin » (définition « Tourisme et Vin », Atout France, 2010).

Ainsi, l’œnotourisme recouvre de nombreux produits et activités tels que les visites de caves, châteaux et maisons de vins, l’accueil au caveau chez le vigneron, l’itinérance de type « route des vins », les balades et randonnées à travers les vignobles et leurs paysages, les prestations agri-touristiques chez le vigneron ou au château, les visites de musées du vin, de villages viticoles, les fêtes, événements et activités artistiques autour du vin, les dégustations commentées dans des lieux dédiés (wineries, bars à vin…), les offres de vinothérapie, les stages et conférences dans des académies du vin et les offres de tourisme d’affaires autour du vin.

Le nom de Bordeaux est toujours synonyme de qualité et très souvent d'exception pour tous les amateurs et connaisseurs de vin. Le plus grand et le plus ancien vignoble de vins fins du monde compte 60 appellations et s'étend sur 112 000 hectares avec près de 7 000 viticulteurs, 300 maisons de négoce et 93 courtiers et une production moyenne de 5 millions d'hl. Depuis le 1^er janvier 2016 et la création des nouvelles régions, la Nouvelle Aquitaine permet d’ouvrir le champ de la diversité oenotouristique. De l’île d’Oléron au piémont pyrénéen en passant par Irouléguy les vignobles de l’Armagnac et du Cognac, Bordeaux ou Bergerac, les fleurons sont légion. Un tas d’expériences sont à vivre, en constatant que le monde du vin est bel et bien ouvert à tous, néophytes comme aficionados.

Même si le tourisme viticole en France et en Aquitaine connaît un réel développement depuis une dizaine d’années et qu’il comble son retard, les vins du Nouveau Monde ont gagné du terrain en se dotant de méthodes innovantes pour accueillir les touristes et d’un marketing efficace. La filière viti-vinicole a pris conscience des multiples avantages (revenus par la consommation de produits liés à l’hébergement, restauration ou à d’autres activités plus singulières) mais doit encore mieux s’organiser et se structurer pour être plus compétitive et attrayante. Grands projets, initiatives en réseau, réalisations originales, le secteur de l'oenotourisme est en pleine expansion, ce qui signifie, pour l'ensemble des acteurs, une concurrence croissante et la nécessité de trouver et de mettre en œuvre des idées originales. Il est chaque jour plus nécessaire d'apporter une valeur ajoutée qui corresponde aux attentes des segments divers de clientèle, à leur appétit nouveau pour des séjours et des voyages qui constituent une réelle expérience.

L’intérêt de l'œnotourisme pour le producteur et pour le touriste est multiple. Pour les viticulteurs, les visites au domaine leur permettent de valoriser et de faire connaître directement le fruit de leur travail. Les dégustations engendrent des revenus sur place car un visiteur sur dix seulement repart sans avoir acheté et les visiteurs, de retour chez eux, achètent fréquemment à distance. Pour les touristes, une part croissante d’entre eux cherche à donner à leurs vacances une plus-value en termes de culture, de découverte, d’art de vivre, de gastronomie, d’authenticité. Ainsi rapprocher le consommateur du producteur est un enjeu majeur pour assurer l’acte d’achat mais également pour la valorisation du territoire.

Mais "Accueillir des touristes" ne s'improvise pas et l'accompagnement au développement des produits de l'oenotourisme passe par la formation et la professionnalisation des acteurs.

Exercer dans les  métiers spécifiques en oenotourisme nécessite un triptyque de compétences :
- des connaissances  approfondies de la vigne et du vin,
- la  maîtrise des éléments fondamentaux de l’activité touristique,
- une pratique performante des langues étrangères.
En réponse aux besoins des professionnels,  au nombre limité de formations, aux exigences de ces métiers très polyvalents, l'ISVV s'est engagé depuis plusieurs années dans la formation des futurs "professionnels en oenotourisme" au travers :
- d'une Licence Professionnelle en Oenotourisme
- d'un Master Erasmus Mondus en Oenotourisme "Wintour",
mais également grâce à des formations courtes à l'attention des œnologues et responsables de production pour répondre aux besoins précis des acteurs de terrain.